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Pas ce soir - Charline Quarré

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Message  Myiuki Sam 20 Oct - 13:23

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Résumé: C'est une soirée mondaine parisienne.
Un petit monde où mensonges, manipulations et ragots provoquent parfois des dérapages incontrôlés.
Où les faiblesses des uns font la gloire des autres.
C'est une soirée qui réveille les souvenirs endormis d'Eugénie, jeune femme odieuse et misanthrope.
C'est l'histoire de ce que l'on découvre derrière le plus efficace des cache-misère, l'arrogance.
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Pas ce soir - Charline Quarré Empty Re: Pas ce soir - Charline Quarré

Message  Myiuki Mer 31 Oct - 14:20

Mon avis ... un livre à lire absolument !!!!

Voilà, on en arrive à la partie la plus difficile de la vie d'une lectrice ... Comment arriver à vous faire comprendre en quelques lignes le fait que le livre dont je vais vous parler est une petite pépite littéraire ? Parce que j'ai adoré me plonger dans ces pages, j'aimerais vous convaincre d'en faire autant. Parce que ce roman n'a rien à voir avec les autres, parce qu'il est original et capricieux, parce qu'il vaut la peine d'être lu, j'aimerais arriver à trouver des mots assez forts pour vous le décrire et vous donner envie, comme moi, de succomber à son charme.

Pour commencer, je vais vous parler de la couverture du roman. Sobre et qui dit tout à mon avis. J'ai totalement craqué sur cette image, sur ce regard en coin du modèle, sur sa moue, ça résume assez bien la personnalité de l'héroïne du livre, Eugénie, qui se veut à la fois odieuse et misanthrope, comme indiqué dans le résumé du bouquin. Mais elle est plus que ça, elle vous regarde en coin, l'air de dire "pourquoi tu viens m'embêter toi ? T'as pas quelque chose de mieux à faire ?". Elle est l'incarnation d'une sorte d'asociabilité étudiée. Elle fait tout pour que les autres la laissent dans son coin, se moquant d'eux, les rabrouant, pourtant, ils continuent à venir vers elle. Un cercle vicieux dont elle est la victime lors de l'évènement qui se déroule et sous-tend tout le roman, une soirée chez son ami Charles. J'avoue que les soirées mondaines pour gosses de riches (mais pas que ...), c'est pas vraiment ma tasse de thé. Forcément, nous n'avons pas les mêmes valeurs et j'ai beaucoup de mal à apprécier ce genre de toile de fond. Là, au contraire, j'ai trouvé que l'auteur amenait cette peinture comme une critique acerbe justement de ces mondains qui ne pensent qu'à boire, faire la fête, médire des autres, s'échanger des potins et avoir des conversations pour la plupart sans substances. L'auteur jette sur ces hommes et ces femmes un regard acerbe, sans concession aucune, elle nous les décortique comme s'ils étaient des insectes sous sa loupe, prêts à être grillés par la force de ses mots. Ces passages sont ceux qui m'ont fait le plus rire, quand elle fait croire aux autres qu'elle s'appelle Philippine ou encore, et là j'ai adoré !, qu'elle était accroc aux shoots à l'aspirine, vraiment, elle casse le mythe de la petite fille bourgeoise à son papa représentée par sa narratrice et, au passage, effrite encore un peu plus l'image de ces jeunes parisiens mondains, sans cervelle pour la plupart, tellement obnubilés par eux-mêmes qu'ils en oublient les autres. Une critique sociétale non négligeable, cynique et sans fards, qui nous plonge dans une réalité dorée loin d'être aussi parfaite et attrayante qu'elle en a l'air de l'extérieur. L'auteur nous offre une vue plongeante sur ce vide représentatif d'une génération qui a perdu le sens des valeurs. Ceci n'a bien sûr pas été sans me rappeler la superbe plume de Lolita Pille dans "Hell", même si c'est ici moins extrême et que l'auteur ne généralise pas les comportements, il y a une petite ressemblance qui m'a frappée, ce qui n'a fait qu'ajouter un petit plus à cet ensemble déjà si convaincant pour ma part.

Cette soirée mondaine à laquelle assiste le lecteur aux côtés d'Eugénie est aussi un prétexte évident, il nous permet de découvrir le monde dans lequel elle évolue, dans lequel elle est censée se sentir à l'aise. Mais surtout, c'est une épreuve qui va lui rappeler de nombreux souvenirs qui vont raviver certaines douleurs en elle tout au long du texte. J'ai trouvé très intelligent de la part de l'auteur d'entrecouper le présent de l'action par des résurgences du passé, des réflexions que l'on peut qualifier de philosophiques, Eugénie revient en arrière et analyse ce qui lui est arrivé. Je pense que l'auteur nous offre là un moyen de comprendre ce qu'elle est, pourquoi elle est comme ça, en nous la dévoilant à la fois maintenant et avant. Ces deux facettes de sa personnalité se rejoignent pour nous peindre l'image d'une jeune femme qui s'affiche arrogante, pédante, froide, alors que derrière, se cachent de nombreuses fissures, une jeune femme fragile, en souffrance, qui a besoin de réconfort. Il y a le masque en société et la petite fille dans le placard. L'alternance du présent et du passé confère encore un peu plus de profondeur au texte car il nous amène à décrypter ce personnage qui nous paraît assez antipathique au départ. Même si j'ai adoré et adhéré au concept du pyjama/bouclier dès les premières lignes, il était évident que les choses ne pouvaient pas en rester là. Il fallait que ce personnage soit bousculer pour évoluer. Et c'est justement ce que nous propose l'auteur avec cette fête qui va chambouler la vie d'Eugénie. On se dit au début que l'histoire est somme toute banale, c'est une jeune femme qui nous parle d'elle, de ses souffrances, de ses jeux avec les autres, mais aussi de deuil, de rupture. Finalement, Eugénie est un être complexe qui offre à qui sait la regarde de multiples facettes toutes aussi fascinantes les unes que les autres et qui nous parle de ses combats, de ses des guerres qu'elle a perdues. C'est un récit honnête, réaliste, touchant, et qui m'a beaucoup émue, sans doute parce que je m'y suis retrouvée, souvent. On ne reste pas indifférent face à ce personnages hors normes, arrogant et attachant, triste et drôle à la fois, perdue et solitaire, on ne résiste pas à l'envie de la voir aller mieux, de la réconforter, tout au long du texte, elle nous donne surtout envie de la secouer pour la sortir de cette torpeur languissante dans laquelle elle se complaît. Car il est évident qu'elle se contente de jouer son rôle sans tenter d'en sortir, elle le dit elle-même d'ailleurs à un moment donné. Elle est comme ça, un point c'est tout, on la prend ainsi ou on l'oublie. Mais tout n'est qu'illusion.

Avec Eugénie, mieux vaut ne pas se fier aux apparences. Elle a un masque répulsif, elle donne l'impression de prendre les autres de haut, de jouer avec eux, mais en fait, elle est moins forte qu'il n'y paraît. Ce sont ses petites faiblesses aussi que l'auteur s'évertue à nous montrer et qui font qu'on finit par apprécier ce personnage égoïste, capricieux, limite hautain qui n'a pas été sans me rappeler les petites pestes de mes jeunes années par moments. Mais Eugénie n'est pas née comme ça, ce sont les autres et les évènements qu'elle a vécue qui l'ont façonnée ainsi, c'est intéressant justement de voir tout ce processus à l'œuvre dans le roman. A chaque nouveau souvenir évoqué, une pièce du puzzle se met en place et nous permet de mieux comprendre Eugénie, de mieux la cerner et de comprendre qui elle est vraiment. De fait, à chaque nouvelle page que l'on tourne, on s'y attache un peu plus, fatalement. Malgré ça, Eugénie arrive à nous surprendre. Elle use du mensonge et de la manipulation comme d'armes pour se protéger des autres et de leurs commentaires, à tel point qu'elle finit par se perdre dans ces fausses vérités qu'elle invente pour ces gens qui ont oublié jusqu'à son prénom. Pourquoi se donner cette peine me direz-vous ? Pour éviter les questions sans doute. Seulement, à force de jouer, on finit par se faire prendre. J'avoue que, pendant une grande partie du texte, elle a réussi à me berner, je n'ai pas vu venir la chute concernant Julien, impressionnant ! Je me suis totalement laissée bercer par cette idée sans même essayer de la remettre en question et du coup la révélation à la fin m'a vraiment surprise ! J'ai adoré ! Surtout parce que je ne m'y attendais pas. L'auteur a bien réussi son coup ! Ensuite, ce que j'ai aimé dans ce texte c'est aussi son côté moins "superficiel" si on peut dire, celui qui est triste, qui vous donne envie de pleurer, de vous taper la tête contre les murs. Cette partie-là du texte qui aborde des sujets plus durs, telle que la mort notamment, m'ont réellement touchée. Je les ai trouvé d'une profondeur et d'une justesse incroyables. C'est tellement beau, tellement bien écrit, que ça vous reste en mémoire un certain temps. Ces sentiments que nous dévoilent Eugénie restent gravés en nous, ces bribes de souvenirs nous font monter les larmes aux yeux, on souffre avec elle, on a envie de hurler avec elle, tout ça est vraiment fort, puissant. Le lecteur est pris dans un tourbillon d'émotions dont il ne ressort pas indemne. J'ai vraiment été touchée par ce personnage, par ce qu'elle a enduré. On pourrait penser que c'est une histoire banale, sans doute qu'elle l'est, mais son originalité tient au rendu qu'en fait l'auteur. Je ne sais pas comment elle a fait pour donner tant de texture, de vie à ce personnage qui nous raconte ses malheurs en gros, comme elle arrive à rendre ce roman pétillant, drôle, émouvant, j'ai été subjuguée par la façon dont l'auteur manœuvre pour nous plonger dans les contradictions, dans les faux-semblants tout en nous révélant une vérité unique, celle d'Eugénie. Une chose est sûre, Charline Quarré est très douée pour amener son lecteur là où elle le souhaite.

J'ai tout simplement dévoré ce roman ! D'ailleurs, mon plus gros reproche, c'est qu'il est trop court ! J'étais tellement happée par l'histoire, par les mots, que je ne voulais pas m'arrêter si vite. C'est l'un des seuls points négatifs que je peux relever pour ce texte. Le second est justement la fin du récit. Et ce n'est pas parce que j'ai trouvé le roman trop court que je dis ça mais c'est parce que j'ai trouvé la fin trop rapide, trop facile. Et puis celle-là, je l'avais vu venir, dommage ! Même si c'est une évidence dès le début, j'aurais voulu que les choses ne se fassent pas si simplement. Après tout, on nous serine tout au long du texte qu'Eugénie est loin justement d'avoir un caractère facile, alors, pourquoi avoir fait si simple ? Je reconnais cela dit que c'est une très bonne conclusion au texte, j'ai adoré d'ailleurs cette partie-là du texte que j'ai trouvé plus intense encore que le reste du roman, sans doute parce qu'on arrive au terme du roman et que l'on sait, qu'on est au paroxysme de ce que peut supporter Eugénie en une soirée. Je ne sais pas. Je l'ai senti venir, ça ne m'a pas dérangée, au contraire, j'attends justement de voir comment ce dénouement allait se dérouler, mais il m'a manqué une petite touche en plus pour que ce soit réellement "crédible" et explosif. C'est dommage parce que, vraiment, j'ai été subjuguée par le récit tout du long, par son originalité, par sa complexité. Je m'attendais à quelque chose de plus .... Maintenant, je ne saurais expliqué à quel point j'ai adoré ce roman. Mis à part ce petit bémol, l'ensemble est captivant et détonnant. C'est un véritable régal que de tourner ces pages les une après les autres sans les voir passer et en se laissant emporter dans la vie de cette héroïne unique. J'ai aimé découvrir Eugénie, j'ai aimé sa façon de voir le monde, son côté - faussement ? - rebelle de petite fille à papa, ses boutades, ses répliques acérées et qui font mouche. J'ai aimé son côté tendre aussi, enfantin, celui qui attend qu'on s'occupe de lui et qu'on lui dise quoi faire. Au fond, Eugénie est une petite fille boudeuse qui attend patiemment qu'un prince débarque et lui permette de grandir un peu, de se prendre en main. Cette idée qu'il faut la bousculer un peu pour qu'elle change, qu'elle évolue, est une constante dans le roman, et on attend tout du long cette petite étincelle qui la fera se réveiller. Une belle au bois dormant des temps modernes si on veut. Finalement, ce roman a aussi un côté moralisateur. A force de jouer, de se laisser aller, de ne pas essayer de changer, on s'englue dans un rôle qui nous colle à la peau et finit par nous bouffer. Ce roman est un sursaut, une prise de conscience. Il vous parlera, peu importe votre situation, il vous touchera, c'est ainsi. Mais surtout, il vous fera réfléchir. La question que je me suis posée en refermant ce livre c'est : est-ce que je suis vraiment celle que l'on croit que je suis ? Moi aussi, je porte un pyjama qui me protège du monde extérieur.

Pour finir, je vous parlerais de ce qui m'a embarquée dans le début dans ce récit : le style d'écriture de l'auteur. Qu'en dire si ce n'est que j'ai totalement succombé aux charmes de cette plume ? L'auteur écrit d'une façon incisive, entraînante, son récit fait de phrases courtes se lit sur un rythme soutenu, elle ne laisse pas le temps au lecteur de respirer, à part peut-être, durant les blancs qui séparent les paragraphes. C'est un style percutant, qui vous touche en plein cœur, à tel point que j'en ai pris des notes. Ces mots m'ont parlé, j'ai eu cette irrépressible envie de m'en souvenir, de les noter pour ne pas les oublier. C'est un style qui ne vous laisse pas indifférent parce qu'il vous fait réagir, tantôt drôle, tantôt tragique, il vous emprisonne dans les méandres d'une réflexion humaniste qui vous remet en cause, qui vous reflète. Ce texte peut paraître dur, abrupt et pourtant, moi j'y ai vu beaucoup de tendresse, de détresse, de maladresse aussi. Il m'a fait rire comme il m'a fait pleurer. C'est avant tout un récit honnête qui ne cherche pas à faire semblant. Son réalisme est confondant. J'ai aimé aussi la désinvolture, l'insolence de l'auteur, ce côté "jem'enfoutiste" affiché mais qui cache derrière cette façade une profondeur et une beauté extrêmes. On est entraîné dès les premières pages dans un tourbillon de sensations, d'émotions, qui vous marque, qui vous façonne, c'est une lecture intense, pas facile, non, mais tellement plus réconfortante de ce fait-là justement. Si ça avait été facile, je me serais ennuyée. Ici, le fait que ce récit, d'apparence banal, soit raconté de cette manière, vivante, mordante, ça m'a accrochée. J'avais le besoin impérieux de tourner les pages plus vite, de les relire pour m'en imprégner, car je voulais connaître la fin. Finalement, ce texte est très addictif, impossible d'en décrocher une fois qu'on l'a commencé. Et je trouve que pour une jeune auteur, la plume est on ne peut plus accomplie, rien à redire. Ce que j'ai aimé aussi, c'est le côté cynique du style, le fait qu'on ne cache pas la laideur des choses, des gens. C'est un texte qui dévoile tout, qui nous donne envie de hurler, de vomir, de donner des coups, mais surtout, de se libérer. Un texte puissant, fort, extrêmement bien écrit, poignant, tout simplement. J'ai rarement lu une plume aussi expressive, qui fait mouche avec un minimum de mots et qui reste gravée en mémoire bien des jours après. Ce sont des mots qu'on a envie de relire, de revivre, de ressentir. Oui, ce roman c'est avant tout un concentré d'émotions, d'amour aussi. J'ai adoré la fait, que malgré les thèmes difficiles qui sont abordés, la drogue, la dépression, le deuil, il ne soit pas larmoyant. On ne tombe pas dans le mélodrame, tout est rendu avec justesse et mesure. C'est au final assez épuré comme style, on va à l'essentiel, on ne s'encombre pas de fioritures inutiles qui viendrait interférer avec l'essentiel. L'auteur nous délivre ici des pensées intimistes avec parcimonie mais je peux vous affirmer qu'elle n'a pas été avare au niveau des sensations que vous allez éprouver en lisant ce texte. Tout simplement magique !

Pour conclure, vous l'aurez compris, j'ai été totalement séduite par ce court roman qui m'a embarquée dans une histoire triste, certes, mais remplie d'espoir. J'ai adoré chaque ligne de ce texte, je me suis amusée, j'ai pleuré aussi, mais une chose est sûre, à aucun moment je n'ai ressenti un manque, un vide, à chaque instant au contraire, je ressentais quelque chose. C'est un roman qui vous emporte avec lui, qui ne vous laisse pas d'autre choix que de le lire car il en vaut assurément le détour. Un moment de lecture que je ne suis pas prête d'oublier ! Je vous le conseille, vraiment !
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